Les acides gras à chaîne courte dérivés du microbiote intestinal protègent contre la progression de l'endométriose (2021)

 

La majorité des femmes présente un reflux menstruel et une partie de leur menstruation remonte dans les trompes vers la cavité abdominale. C'est ce que l'on appelle une menstruation rétrograde. Certaines femmes sont incapables d'éliminer ce sang menstruel qui finit par s'implanter et former des lésions d'endométriose. Dans le monde actuel, environ 196 millions de personnes souffrent d'endométriose, une maladie douloureuse dans laquelle du tissu endométrial (qui tapisse normalement l'intérieur de l'utérus) s'implante et prolifère ailleurs, notamment sur les surfaces péritonéales abdominales (péritonéal est un adjectif qui sert à qualifier quelque chose qui concerne le péritoine ou la membrane intérieure de l'abdomen. Le péritoine est une membrane séreuse continue, d'une surface estimée à un mètre carré, formée par une couche simple de cellules épithéliales, qui tapisse l'abdomen, le pelvis et les viscères, délimitant l'espace virtuel de la cavité péritonéale. Les théories sur l'origine de l'endométriose sont restées peu concluantes. Alors que jusqu'à 90 % des femmes ont des menstruations rétrogrades, seulement 10 % développent une endométriose, ce qui suggère que des facteurs qui modifient l'environnement péritonéal pourraient contribuer à l'endométriose. Les auteurs rapportent ici que, alors que certaines bactéries intestinales favorisent l'endométriose, d'autres bactéries protègent contre l'endométriose en faisant fermenter les fibres (glucides indigestibles) pour produire des acides gras à chaîne courte. Plus précisément, les auteurs ont constaté que le microbiote intestinal altéré (le microbiote est l'ensemble des micro-organismes (bactéries, microchampignons, protistes) vivant dans un environnement spécifique chez un hôte ou une matière) entraîne la croissance des lésions d'endométriose et que les matières fécales de souris atteintes d'endométriose contiennent moins d'acides gras à chaîne courte et de n-butyrate que les matières fécales de souris sans endométriose. Le traitement au n-butyrate a réduit la croissance des lésions d'endométriose chez la souris et a réduit la croissance des lésions d'endométriose humaine dans un modèle murin préclinique. Des études mécanistiques ont révélé que le n-butyrate inhibait la survie des cellules endométriosiques humaines et la croissance des lésions via des protéines impliquées dans la communication cellulaire, dans la transduction du signal, et dans la régulation de l'expression génétique. L'ensemble de ces résultats permettront de futures études visant à développer des tests de diagnostic, des métabolites de bactéries intestinales et des stratégies de traitement, des compléments alimentaires, des analogues du n-butyrate ou des probiotiques pour l'endométriose. Source : Gut microbiota–derived short-chain fatty acids protect against the progression of endometriosis. Life Science Alliance (2021) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8500332/pdf/LSA-2021-01224.pdf #endometriose #microbiote

  < English version > Worldwide, ~196 million are afflicted with endometriosis, a painful disease in which endometrial tissue implants and proliferates on abdominal peritoneal surfaces. Theories on the origin of endometriosis remained inconclusive. Whereas up to 90% of women experience retrograde menstruation, only 10% develop endometriosis, suggesting that factors that alter peritoneal environment might contribute to endometriosis. Herein, we report that whereas some gut bacteria promote endometriosis, others protect against endometriosis by fermenting fiber to produce short-chain fatty acids. Specifically, we found that altered gut microbiota drives endometriotic lesion growth and feces from mice with endometriosis contained less of short-chain fatty acid and n-butyrate than feces frommice without endometriosis. Treatment with n-butyrate reduced growth of both mouse endometriotic lesions and human endometriotic lesions in a pre-clinical mouse model. Mechanistic studies revealed that n-butyrate inhibited human endometriotic cell survival and lesion growth through G-protein–coupled receptors, histone deacetylases, and a GTPase activating protein, RAP1GAP. Our findings will enable future studies aimed at developing diagnostic tests, gut bacteria metabolites and treatment strategies, dietary supplements, n-butyrate analogs, or probiotics for endometriosis. Source : Gut microbiota–derived short-chain fatty acids protect against the progression of endometriosis. Life Science Alliance (2021) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8500332/pdf/LSA-2021-01224.pdf #endometriosis #microbiota

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